Le stylisme: Définition et courants

Le stylisme et les différents courants de la mode permettent de connaître et de comprendre les évolutions des sociétés. Matières, coupes, styles, chaque créateur souhaite marquer l'histoire de sa patte unique, oser, bousculer ou faire rêver.

De la révolution de la minijupe à l'adoption du upcylcing, le monde de la couture passionne et propose des carrières trépidantes aux étudiants fans des métiers de la mode.

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Définition du stylisme

Quel est le but du stylisme ?

Le stylisme est LA discipline créative du domaine de la mode. Il repose sur la conception et la création de vêtement à partir d'une approche à la fois esthétique et fonctionnelle, mais pas seulement, car les créations portent aussi des messages qui influent ou révèlent les tendances d'une société sur les catwalks des grandes maisons de couture.

Quel est le travail d'un styliste ?

Le (ou la) styliste, ou "designer de mode", est celui qui conçoit les modèles destinés à être réalisés en production industrielle (styliste prêt-à-porter) ou en confection artisanale (styliste haute couture). Il traduit des concepts artistiques (thématiques, idées, messages) en designs concrets, en s'appuyant sur un ensemble de compétences allant du dessin à la compréhension des matériaux, en passant par la maîtrise des tendances et des besoins marchés.

Quelle est la différence entre stylisme et modélisme ?

Le stylisme ne doit pas être confondu avec le modélisme, qui consiste, lui,  à traduire un croquis en patron et prototype prêt à être fabriqué. Le styliste dessine et explique, le modéliste se débrouille pour donner vie à son projet, le tout sous l'oeil du (de la) directeur artistique qui oriente la marque.

Les courants principaux du stylisme 

Les modes et les tendances ont considérablement évolué au fil des siècles. Le stylisme démarre lorsque le vêtement n'est plus seulement fonctionnel, et qu'il devient le maillon d'une véritable industrie (les vêtements décorés datent en effet des débuts de l'humanité !) et surtout lorsque les créateurs sont portés au rang de véritables artistes.

La haute couture et les précurseurs (XIXe - début XXe siècle)

L'industrialisation du textile et l'émergence de la haute couture, portée par Charles Frederick Worth au XIXe siècle, marquent la professionnalisation du stylisme. Worth est le premier à signer ses créations comme un artiste, instituant la notion de marque de mode qui deviendra centrale.

Au XXe siècle, la haute couture se définit avec des figures telles que Paul Poiret, qui libère la silhouette féminine du corset, ou Coco Chanel, qui impose une mode fonctionnelle et élégante, inspirée des vêtements masculins.

Le prêt-à-porter et la mode de masse (1950-1980)

L’après-guerre voit l’essor du prêt-à-porter, qui démocratise le stylisme en standardisant la production vestimentaire. Pierre Cardin et Yves Saint Laurent marquent cette époque en proposant des lignes plus accessibles, tandis que les Années 80 ouvrent la voie à des courants plus conceptuels, comme les pièces métalliques de Paco Rabanne et l'anti-mode japonaise portée par Rei Kawakubo et Yohji Yamamoto.

L'ère de la mode digitale et durable (2000-aujourd’hui)

Avec l’essor du digital, le stylisme intègre la 3D dans la conception des collections (ex : Balenciaga et ses avatars numériques). En parallèle, le développement durable devient une préoccupation majeure, poussant des maisons comme Stella McCartney à abandonner les matières animales ou à favoriser l'upcycling (Marine Serre).

Le stylisme aujourd'hui : enjeux et mutations

Le stylisme contemporain oscille entre innovation technologique (textiles intelligents, impression 3D) et retour à l'artisanat. La fast fashion (Zara, H&M, ainsi que les e-shops chinois) est confrontée à une prise de conscience écologique, favorisant le développement de marques engagées (Eileen Fisher, Veja).

La mode devient aussi un outil de communication identitaire, avec l'essor du genderless fashion (Harris Reed, Gucci) et l’exploration de nouvelles esthétiques issues de la culture digitale (Balenciaga, Coperni).

Devenir styliste : formations et parcours en École de mode

Le stylisme s'apprend en suivant les formations professionnelles. le savoir-faire est essentiel et se travaille au fil du temps par l'expérience mais aussi par une grande culture mode : matière, tissus, types de montage, etc. Les parcours de formation commencent dans le secondaire jusqu'au diplômes du supérieur en Bac+3 à 5. 

Avant le Bac, les formations couture visent les savoir-faire : CAP mode vêtement flou, ou tailleur, DT (diplôme de technicien des métiers du spectacle) techniques de l'habillage.

Quel bac pour devenir styliste ?

Les bac STD2A (Sciences et Technologies du Design et des Arts Appliqués) ou un bac général avec option arts plastiques sont de bons moyens de commencer à étudier les arts dès le lycée. Ils ne sont pas obligatoires pour autant, et les étudiants des autres bacs peuvent s'il en ont besoin avoir recours à une année de mise à niveau et arts et design.

Formations en stylisme (du Bac au Bac+5)

  • Bac pro métiers de la mode 
  • DNMADE, mention mode ( diplôme en 3 ans qui a remplacé le BTS mode) : permet de  devenir styliste assistant
  • Bachelor Design de Mode – Bellecour École : une formation professionnalisante intégrant modélisme, illustration et création de collection
  • Master Mode et Matières ou Master Direction artistique et Design (Bac+5): pour les postes de direction artistique et gestion de marque.

Le métier de designer de mode : compétences et spécialisations

Le styliste travaille sous la supervision d'un(e) Directeur(trice) Artistique et dessine les collections sous sa direction. 

Savoirs et savoir-faire du styliste

Le styliste doit maîtriser :

  • Le dessin et les logiciels de conception assistée (CLO 3D, Adobe Illustrator)
  • La connaissance des textiles et techniques de fabrication
  • La veille artistique et socioculturelle pour anticiper les tendances
  • La gestion d'un plan de collection et le positionnement marketing

Activités et spécialisations

Un styliste peut se spécialiser dans un domaine (et viser à devenir directeur artistique) :

  • Haute couture (ex : Pierpaolo Piccioli chez Valentino)
  • Prêt-à-porter (ex : Olivier Rousteing chez Balmain)
  • Accessoires et maroquinerie (ex : Nicolas Ghesquière chez Louis Vuitton)
  • Mode éthique et innovante (ex : Stella McCartney, Iris Van Herpen)

Salaire du et évolution de carrière

Le salaire d'un styliste varie selon l'expérience et le statut et bien sûr selon la marque qui l'emploie, car il peut en effet travailler autant pour une maison de couture que pour une marque grand public à la production industrialisée :

  • Junior : 1 800 à 2 500 € brut/mois
  • Confirmé : 3 000 à 5 000 €
  • Directeur artistique ou free-lance renommé : jusqu'à 10 000 € voire plus